Chronique d’un loup affamé
Publié le 4 Février 2012
Errance pitoyable dans le désert blanc.
Gueule béante, langue pendue
Ventre de misère pendant
Jusqu’au sol gelé et cru.
La faim justifiera les moyens
Lorsque la bête carnassière
Plantera ses crocs aiguisés dans la fourmilière
Humaine, ameutant les siens
De la chaire tendre
Qui se laisse prendre
De peur incontrôlée.
Bêlements sonores des moutons dans la bergerie.
Hurlements éparpillés du berger, criant au loup
Qui prend jambe à son cou
Pour tenter de sauver sa propre vie.
Des petits, plus aucun cri.
Pleurs maternels. Jurons de vengeance.
Bras aux ciels levés. Croyance !
Abandon de vieQuand le cœur est déchiré.
Ventre gonflé et repus,
La bête brave une dernière fois
Les pauvres villageois
Œil menaçant et mâchoire sanguinolente
Poils souillés par l’étreinte mortelle
Avant de s’enfoncer dans la blancheur des neiges éternelles.
Il laisse derrière lui la mort
Comme plus cruel sort.
Le loup affamé ne sera pas condamné
Parce que c’est la faim qui le guide.
L.G.
("Le roman du temps qui passe", éditions Joseph Ouaknine, 2011 www.ouaknine.fr)